5 raisons de réaliser un bilan carbone pour son entreprise
Dernière mise à jour : il y a 7 jours
Mesurer nos émissions de gaz à effet de serre devient indispensable contre le changement climatique. Sans une comptabilité carbone rigoureuse, il n’est pas possible de mettre en place des mesures efficaces de réduction des émissions de GES et de répondre aux objectifs nationaux et mondiaux. Plusieurs outils permettent cette comptabilisation selon le périmètre concerné par les mesures : le bilan carbone est la méthode adaptée entreprise, organisations et territoires. Voici au moins 5 bonnes raisons de réaliser le bilan carbone de son entreprise.

Évaluer l’impact environnemental de son entreprise grâce au bilan carbone
Le bilan GES ou bilan carbone permet la comptabilisation de tous les gaz à effet de serre dont tient compte le groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) des Nations unies. À ce titre, la méthode Bilan Carbone® mise en place par l’agence de la transition écologique (ADEME) et aujourd'hui portée et diffusée par l'Agence pour la transition Bas Carbone, est un outil incontournable pour évaluer l’impact environnemental de son entreprise. Elle intègre les 3 scopes établis par le GHG Protocol, c’est-à-dire les émissions directes de GES, les émissions indirectes issues des consommations énergétiques, et les émissions indirectes liées à l’ensemble de la chaîne de valeur de l’entreprise, des achats jusqu’à l’utilisation des services ou produits. Cette évaluation offre des bases solides pour mettre en place une stratégie bas-carbone ou s’engager dans une démarche RSE (responsabilité sociétale des entreprises).
Parce que la réglementation l’impose
L'analyse du bilan carbone s'impose aux entreprises pour assurer leur conformité aux normes légales. Dans un contexte mondial où les réglementations environnementales se renforcent, celles qui surveillent de près leurs émissions se positionnent favorablement. Ne pas respecter ces règles peut exposer à des sanctions sévères, des dommages à la réputation et des actions en justice.
En 2024, la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) viendra en effet renforcer l’obligation de reporting extra-financier prévue par la directive NFRD (Non Financial Reporting Directive) et élargir le nombre de ses assujettis à plus de 50 000 entreprises en Europe. Cette directive européenne imposera aux entreprises de plus de 250 salariés et aux PME cotées de communiquer chaque année leurs données liées aux problématiques RSE, à travers la publication d’un bilan ESG (environnemental, social et de gouvernance).
En France en vertu du Code de l’environnement (article L. 229-25), certaines entreprises sont par ailleurs déjà soumises à l’obligation de réalisation régulière d’un bilan carbone. Le bilan GES réglementaire ou BEGES concerne les entreprises de plus de 500 salariés, qui doivent se plier à l’exercice tous les 4 ans. Le périmètre du BEGES inclut depuis le 1er janvier 2023 les 3 scopes d’émissions de gaz à effet de serre. La loi prévoit des sanctions pour es entreprises en cas de non-publication. La loi de Transition énergétique pour la croissance verte impose par ailleurs l’intégration d’un reporting carbone au sein du rapport de gestion annuel effectué par les entreprises.
Sensibiliser et impliquer ses collaborateurs et futurs talents
Parce qu’elle concerne la fonction des achats comme la gestion de production et les processus de vente, la réalisation d’un bilan carbone entreprise nécessite l’implication de plusieurs services. Qu’elle réponde ou non à une exigence réglementaire, son élaboration est un bon moyen de sensibiliser l’ensemble des collaborateurs aux enjeux climatiques et aux engagements RSE de l’entreprise.
Dans un marché du travail de plus en plus tendu, où les entreprises se disputent âprement les talents et les profils qualifiés, le bilan carbone est également un bon moyen d’améliorer sa marque employeur. Le public est aujourd’hui sensibilisé aux questions environnementales, et la réputation d’une entreprise en matière de RSE est devenue l’un des critères de choix pour les travailleurs. S’engager volontairement dans la réalisation d'un bilan carbone afin de mettre en place une stratégie de réduction des émissions de GES permet d’accroître l’attractivité de l’entreprise, et donc sa compétitivité dans le recrutement des profils les plus recherchés.
Diminuer ses coûts et gagner en compétitivité
L’une des principales sources d’émissions de gaz à effet de serre provient de la consommation d’énergie nécessaire aux activités de l’entreprise. Mesurer cette consommation et mettre en place des mesures pour la réduire ont pour atout de faire aussi mécaniquement baisser la facture énergétique. L’ADEME recense de nombreuses actions qui permettent aux entreprises de réduire leurs dépenses d’énergie : amélioration de l’isolation, baisse du chauffage et de la climatisation, entretien des pompes à chaleur, choix d’éclairages durables, extinction nocturne, sobriété informatique, mais aussi mise en place d’un système de gestion automatisée de l’énergie.
D’autres facteurs d’émissions de gaz à effet de serre constituent des leviers de diminution des coûts pour une entreprise, notamment la gestion des déchets, l’utilisation raisonnée de consommables, la fluidification des process ou encore la rationalisation de la fonction achats. Le bilan carbone pose ainsi pour l’entreprise les bases d’une stratégie globale de diminution de son impact environnemental et de ses coûts, ce qui lui permet de gagner en compétitivité.
Améliorer son image de marque
En s’engageant dans une démarche volontaire de comptabilité carbone, l’entreprise répond aux attentes des consommateurs, de plus en plus exigeants en matière de respect de l’environnement et de responsabilité sociétale. La réalisation d'un bilan carbone offre un outil normalisé pour mesurer l’impact réel des activités de l’entreprise et communiquer de manière transparente sur le sujet. Elle constitue en ceci un levier d’amélioration de l’image de marque. Le bilan carbone peut en effet permettre à l’entreprise d’obtenir une certification ou un label RSE qui atteste de ses engagements et la disculpe de toute tentative de greenwashing. La démarche RSE, de laquelle participe la réalisation d’un bilan carbone, peut être aussi valorisée à travers des publications et, plus indirectement, par le biais des collaborateurs sensibilisés qui sont souvent les meilleurs ambassadeurs de la marque.
Conclusion
Au-delà des obligations légales et des avantages, présentés ici de manière non exhaustive, que le bilan carbone peut représenter pour l’entreprise, il est essentiel de rappeler combien la démarche est aussi nécessaire pour limiter le changement climatique. Elle s’inscrit dans l’impératif d’agir collectivement pour atteindre a minima les objectifs de la COP 21 et de l'Accord de Paris, qui visent à limiter le réchauffement climatique à une hausse de 1,5°c. Ces efforts collectifs s’inscrivent aussi plus largement dans le contexte d’une crise énergétique mondiale, qui impose une transition rapide vers de nouveaux modes de consommation et de fonctionnement.